Pour souligner les 25 ans de carrière de Benoit Racette, l’agence Commères, collaboratrice pour les communications de Benoit Racette Services-conseils inc., a rencontré Benoit lui-même afin d’en apprendre plus sur son parcours stimulant et la façon dont le domaine de la continuité des affaires a évolué dans les dernières années.
Tour d’horizon sur une carrière passionnante qui sort de l’ordinaire !
Comment l’industrie a-t-elle évolué depuis 25 ans ?
Avant les années 2000, les entreprises étaient très majoritairement préoccupées par les problèmes informatiques et les mesures d’urgence. Les concepts quant à la continuité des affaires n’étaient pas non plus très bien définis et connus. La méconnaissance des formations disponibles et des certifications en la matière pour les professionnels œuvrant dans cette industrie en était certainement l’une des causes principales. Il y avait aussi un manque cruel de sensibilisation face aux entreprises, organismes et organisations gouvernementales : beaucoup d’entre eux n’étaient pas familiers avec les notions de gestion des risques et des impacts en cas de perturbation des opérations. De plus, leur niveau de préparation face à d’autres types de risques, pourtant bien présents, tels que des crises sanitaires, les interruptions des opérations en tout genre ou des catastrophes naturelles n’était pas adéquat.
La prise de conscience a certainement commencé lors d’événements majeurs qui ont secoué la société en entier. On pense, entre autres, à la crise du verglas en 1998, au bogue de l’an 2000, aux attentats du 11 septembre 2001 et au SRAS en 2003. De plus, avec le développement accéléré de la technologie, des normes et standards internationaux ainsi que de la réglementation plus poussée, nous assistons à une grande évolution de la part des entreprises. Sans compter que les compagnies d’assurance exigent davantage que les entreprises soient dotées d’un plan de continuité des affaires complet et à jour afin de limiter les pertes et de mieux identifier et gérer les risques. L’avènement de plusieurs formations et certifications depuis le début de l’an 2000 permettent également aux professionnels de se perfectionner en continuité des affaires et dans toutes les autres sphères de la résilience.
La pandémie de la COVID-19 a également provoqué un réveil brutal pour de nombreuses organisations. Les pratiques ont évolué à vitesse grand V, permettant ainsi aux dirigeants d’entreprises de remettre en question les mesures existantes en continuité des affaires et de s’assurer qu’elles minimisent les risques et vulnérabilités au maximum.
Quels sont tes meilleurs conseils pour se tenir à jour des changements et des nouvelles tendances en continuité des affaires ?
Pour tout gestionnaire d’entreprise, je dirais qu’il faut s’informer sur le sujet afin de connaître, au minimum, les notions de base. Sinon, suivre des formations auprès d’organismes reconnus (la clé !), permettre à ses employés concernés d’obtenir des certifications et de développer leurs compétences en continu, joindre des associations qui regroupe les spécialistes du milieu, assister à des conférences et des événements, effectuer du réseautage, participer à des ateliers de mises en situation, etc. Bref, selon moi, il est très important de trouver un juste équilibre entre la théorie et la pratique. Un peu comme dans n’importe quel domaine, les connaissances ne servent pas à grand-chose si elles ne sont pas mises en application.
Finalement, je conseille de garder l’esprit ouvert en allant chercher des connaissances complémentaires dans le domaine de la résilience et en ayant recours à des experts en la matière qui peuvent vous conseiller adéquatement.
Pourquoi est-ce important d’avoir un plan de continuité des affaires pour son entreprise, quelle qu’elle soit ?
Pour plusieurs raisons ! Premièrement, le plan de continuité des affaires permet de prioriser les éléments les plus critiques à maintenir lorsqu’il y a une interruption des opérations. Il permet également un meilleur contrôle des risques tout en atténuant les conséquences et impacts. En plus de rassurer les employés, partenaires, clients, fournisseurs et assureurs, le plan de continuité des affaires est un outil puissant de développement des affaires et constitue un avantage concurrentiel pour une organisation.
Quels sont les facteurs qui t’ont motivé à faire carrière dans ce domaine ?
J’ai commencé à plonger dans la continuité des affaires par pur hasard en 1997. L’entreprise où je travaillais m’avait alors demandé de préparer des mesures de contingence face à des grèves rotatives de Postes Canada. Puis, je devais faire la même chose en cas de pannes électriques et pour d’autres situations de perturbation des opérations. J’ai également participé aux efforts de préparation lors du bogue de l’an 2000 et pour d’autres types d’aléas. Dans tous ces cas, j’ai également eu à coordonner et/ou gérer plusieurs situations hors de l’ordinaire. C’est à la suite de la tragédie du 11 septembre 2001 que ma passion et mon envie de faire carrière dans ce domaine se sont éveillées. J’explique : plus que jamais, ce tragique événement m’a fait comprendre l’importance de ce volet pour une entreprise. Réalisant les conséquences que des situations comme celle-ci peuvent engendrer sur les opérations d’une entreprise, j’ai donc été mandaté à l’élaboration d’un plan complet de continuité des affaires pour l’organisation où je travaillais à l’époque. Cela sortait complètement de mes tâches habituelles, mais j’étais prêt à relever le défi !
Qu’est-ce qui te passionne le plus dans ton travail ?
Ayant ma propre firme de service-conseil depuis maintenant 7 ans, j’aime accompagner mes clients et ainsi les aider à pousser leur réflexion face à la continuité des affaires. Le fait que je sois entrepreneur me donne aussi plein de défis passionnants. Au quotidien, mon travail est très varié puisque j’ai la chance de travailler avec des organisations de tous les secteurs, ce qui rend le tout très enrichissant et stimulant ! Même après 25 ans de carrière, j’apprends et me renouvelle sans cesse.
25 ans plus tard, qu’aimerais-tu dire à Benoit qui débute sa carrière ?
Bonne question, j’ai tant de choses à dire. Je résumerais tout simplement en précisant de participer à des formations et d’obtenir des certifications pertinentes dans le domaine ainsi que des connaissances connexes dans toutes les sphères de la résilience afin d’avoir une meilleure compréhension de celles-ci. Je le répète souvent, mais c’est le plus important ! Ensuite, de s’impliquer dans la coordination et la gestion de crises réelles afin d’acquérir un maximum d’expérience et en tenir compte dans sa pratique professionnelle. Aussi, il ne faut pas hésiter à réseauter et participer à des activités / conférences / ateliers avec d’autres experts du milieu. Finalement, d’accepter les défis qui se présentent à lui et de ne pas être à la recherche du parcours parfait, car il n’existe pas. Il suffit d’apprendre, de faire des essais-erreurs, de ne pas hésiter à partager ses expériences, d’être à l’écoute, de rester humble et de monter les échelons comme il se doit pour acquérir de l’expérience et surtout, de s’entourer des bonnes personnes qui peuvent le guider dans cette aventure !