Avoir un plan de relève informatique (PRI) est une bonne chose. Mais croire qu’il fonctionnera sans faille en cas de sinistre est une illusion dangereuse si aucune validation rigoureuse n’a été faite.
Plusieurs organisations disposent d’un document appelé « PRI », mais celui-ci échoue trop souvent quand il est réellement nécessaire : informations incomplètes, dépendances non connues, accès impossible, ou technologies non résilientes.
Voici les principales causes de défaillance des PRI en contexte réel… et ce qu’il est possible de faire pour les corriger avant qu’il ne soit trop tard.
👉 L’objectif de cet article étant de vous sensibiliser, nous nous limiterons à quelques cas de figure représentatifs. Il ne s’agit pas d’un guide technique complet.
1- Le plan n’est pas à jour… ou incomplet
Un PRI doit être vivant. Il évolue avec les systèmes qu’il protège. Pourtant, dans de nombreuses organisations, le plan n’est jamais révisé ou partiellement documenté, ce qui le rend obsolète dès qu’un changement technologique survient.
🔍 Exemples fréquents :
- Le plan contient la séquence de relève d’un ancien environnement, mais les systèmes sont maintenant en infonuagique.
- De nouvelles applications critiques ont été implantées, mais aucune procédure de reprise n’a été ajoutée.
- Les procédures documentées sont incomplètes (ex. : seulement un lien vers la sauvegarde, sans information sur les dépendances ou la validation post-reprise).
✅ Ce qu’il faut faire :
- Réviser le PRI au minimum une fois par année.
- Mettre à jour le plan après chaque changement d’architecture ou projet TI.
- S’assurer que chaque application ou système critique dispose de sa procédure spécifique de relève (non générique).
2- Les dépendances sont mal identifiées
Même si un système est bien restauré, il ne fonctionnera pas sans ses dépendances fonctionnelles, logicielles ou physiques. Beaucoup de PRI échouent parce qu’ils n’ont pas cartographié l’ensemble des éléments nécessaires à une reprise réelle.
🔍 Exemples fréquents :
- Un système est restauré, mais son service d’authentification central n’a pas été activé.
- Une base de données est restaurée, mais le système de fichiers partagé (NAS) n’a pas été monté.
- Un serveur critique est disponible, mais le DNS n’est pas opérationnel — impossible de joindre les services.
✅ Ce qu’il faut faire :
- Créer une cartographie des dépendances pour chaque système prioritaire.
- Documenter l’ordre de reprise en tenant compte de ces liens.
- Valider régulièrement ces dépendances dans le cadre des tests ou de la mise à jour du PRI.
3- Les tests sont partiels… ou inexistants
Beaucoup d’organisations disposent d’un plan sur papier, mais ne l’ont jamais mis à l’épreuve dans des conditions simulées. Et si des tests ont lieu, ils se font souvent en vase clos, sans implication des utilisateurs.
🔍 Exemples fréquents :
- Test de restauration d’une machine virtuelle sans test de connectivité ou de service applicatif.
- Aucun test de bascule vers un site secondaire ou une infrastructure de relève.
- Absence totale de test impliquant les équipes d’affaires (validation fonctionnelle non faite).
✅ Ce qu’il faut faire :
- Planifier au moins un test annuel complet, incluant des scénarios réalistes.
- Tester non seulement les restaurations, mais aussi la validation d’intégrité des systèmes relancés.
- Intégrer les tests dans un exercice de gestion de crise ou de continuité pour vérifier les enchaînements logiques.
4- Les technologies critiques manquent de robustesse ou de redondance
Un PRI efficace suppose une capacité minimale de continuité des services essentiels. Or, certaines organisations ne disposent ni de redondance, ni de tolérance aux pannes, ce qui rend la reprise difficile, voire impossible.
🔍 Exemples fréquents :
- Le serveur critique et sa sauvegarde sont hébergés dans la même salle informatique.
- Une seule connexion Internet dessert l’organisation, sans fournisseur secondaire.
- Les équipements essentiels n’ont qu’une seule alimentation électrique (pas d’UPS, pas de génératrice).
✅ Ce qu’il faut faire :
- Définir des niveaux de robustesse requis pour chaque système critique (N+1, double alimentation, redondance géographique, etc.).
- Investir dans la résilience d’infrastructure (connectivité, énergie, virtualisation, cloud hybride).
- Intégrer les questions de robustesse dans le BIA et le PRI, pas uniquement dans les projets d’infrastructure.
5- Le plan est inaccessible
Un plan inutilisable est un plan inutile. Et c’est exactement ce qui se produit lorsqu’un PRI est stocké sur le même réseau qui est compromis ou hors service pendant l’incident.
🔍 Exemples fréquents :
- Le plan est dans SharePoint… mais SharePoint est hébergé à l’interne et inaccessible.
- Aucun accès externe n’est prévu pour les gestionnaires lors d’un bris majeur de réseau.
- La seule copie du plan est sur le poste d’un employé, lui-même chiffré par un rançongiciel.
✅ Ce qu’il faut faire :
- Stocker une copie hors réseau (cloud sécurisé, portail isolé, ou support physique).
- Prévoir des accès sécurisés alternatifs pour les gestionnaires en situation de crise.
- S’assurer que des copies hors ligne ou imprimées sont disponibles dans des lieux sécurisés.
6- Le plan n’est pas aligné avec les priorités d’affaires
Un PRI efficace commence par comprendre ce qui est réellement critique pour les opérations. Si les priorités TI ne sont pas arrimées avec les priorités stratégiques ou opérationnelles, l’ordre de redémarrage sera erroné.
🔍 Exemples fréquents :
- Un serveur de statistiques internes est restauré avant le serveur des commandes clients.
- Un système de communication interne est relancé… alors que le système de facturation est toujours hors service.
- Des bases de données secondaires sont restaurées en priorité, retardant la reprise des activités critiques.
✅ Ce qu’il faut faire :
- Aligner le PRI sur les résultats du BIA (analyse d’impact).
- Intégrer les TI dans les réflexions de continuité des affaires.
- S’assurer que le PCA guide les priorités technologiques, et non l’inverse.
7- Les rôles sont flous, les responsabilités mal définies
Même avec le meilleur plan, une mauvaise coordination ou une absence de leadership opérationnel peut tout faire échouer. Un PRI ne s’active pas seul : il faut des gens compétents, outillés, et préparés à le déployer.
🔍 Exemples fréquents :
- Aucun responsable n’est officiellement désigné pour activer le PRI.
- Les équipes TI attendent l’approbation de la direction, qui elle, n’a pas été informée de la procédure.
- Les fournisseurs tiers attendent des consignes… que personne n’est autorisé à leur donner.
✅ Ce qu’il faut faire :
- Nommer un responsable de la relève informatique avec mandat clair.
- Documenter qui fait quoi, à quel moment en cas d’activation du PRI.
- Former les équipes et intégrer leur rôle dans les exercices de gestion de crise.
En conclusion : un PRI se teste et se bâtit avant la crise, pas pendant
Un plan de relève informatique ne peut pas être théorique. Il doit être :
- Documenté,
- Aligné,
- Testé,
- Accessible,
- Réaliste,
- Et soutenu par une infrastructure robuste.
« Un PRI, c’est une stratégie de continuité. Pas une promesse non vérifiée. »
Un accompagnement stratégique pour prévenir l’interruption
Chez Benoit Racette Services-conseils inc., nous aidons les organisations à protéger leurs opérations critiques, à assurer la sécurité de leurs équipes et à maintenir la confiance de leurs clients, même lorsque survient une interruption majeure.
Avec plus de 27 ans d’expérience spécialisée en continuité des affaires, gestion de crise, mesures d’urgence et plans de relève informatique, Benoit Racette vous accompagne avec rigueur et confidentialité, en transformant des enjeux complexes en solutions concrètes et adaptées à votre réalité.
🔍 Diagnostic de résilience
🛡️ Plan de continuité des affaires à jour
🚨 Plan de gestion de crise fonctionnel
💾 Plan de relève informatique réaliste
🧪 Tests et exercices pour valider vos plans et renforcer vos équipes
🎓 Formation ciblée en continuité, gestion de crise et préparation opérationnelle
Ce sont là les outils qui distinguent les organisations qui subissent… de celles qui réagissent avec maîtrise.
Vous souhaitez analyser vos vulnérabilités, ajuster vos plans ou vous préparer efficacement ?
👉 Contactez-nous : [email protected]